Marcel Cohen
Marcel Cohen est né en 1937 à Asnières-sur-Seine. Dans sa famille originaire de Turquie, il parlait l’espagnol de ses ancêtres, chassés de leur pays au XVe siècle. Le djudyo, langue judéo-espagnole que Marcel Cohen évoque dans un texte bouleversant, Lettre à Antonio Saura, imprègne l’enfance du jajamiko, « celui qui aime les livres », comme le surnommait le vieux père d’une de ses tantes.
Cette enfance sous le signe de la disparition d’une langue est ensuite marquée,
brutalement, par la disparition de quasiment toute sa famille, dans les camps, disparition qui a lieu sous les yeux du petit garçon, voyant, « depuis le trottoir d’en face [s]a famille monter dans un camion. » (Sur la scène intérieure). Marcel Cohen échappe donc de peu au massacre et mène une « vie d’enfant caché » (Sur la scène intérieure).
Sa jeunesse est marquée par le voyage : il parcourt l’Europe en auto-stop, notamment
grâce à une bourse de la Fondation Zellidja. Après des études d’art et de journalisme, il part seul et presque sans argent vers l’Inde, toujours en auto-stop, attiré par ses confins himalayens et assamais.
Ses voyages se poursuivent, et c’est comme journaliste que Marcel Cohen se rend en Afrique du Nord, en Amérique Latine, au Moyen-Orient et aux États-Unis. Il continue ses périples avec son épouse, choisissant de se déplacer sur des porte-conteneurs qui sillonnent les océans. Ces voyages sont l’occasion d’observer de près la terrible réalité économique de notre monde, dont il rend compte dans À des années-lumière, mais aussi dans les trois volumes de Faits.
Marcel Cohen est également critique d’art : il a écrit pour des revues, des galeries, des musées. Ses textes sur Antonio Saura ont été réunis sous le titre Quelques faces visibles du silence (L’Échoppe 2000) et l’ensemble de son oeuvre construit une réflexion sur les liens entre le visible et l’invisible, et sur la représentation.
(Source : note biographique publiée in L’homme qui avait peur des livres, Arfuyen, 2014)
Bibliographie sélective
• Choses lues, La Pionnière, 2015.
• L’homme qui avait peur des livres, Paris : Arfuyen, 2014.
• Le grand-paon-de-nuit suivi de Murs suivi de Métro, Paris : Gallimard, 2014.
• À des années-lumière, Paris : Fario, 2013.
• Sur la scène intérieure : faits, Paris : Gallimard, 2013 (L’Un et l’autre).
• Faits. III. Suite et fin, Paris : Gallimard, 2010.
• Trente-cinq minutes, Paris : Chandeigne, 2009.
• Tauromachie ( avec des photographies de Jean Bescos, illustration d’Antonio Saura), 5 Continents éditions, 2008.
• L’ombre nue (avec des photographies d’Aurore de Sousa), Paris : Créaphis éditions, 2008.
• Faits. II, Paris : Gallimard, 2007.
• Haute mer, Bordeaux : Éditions de la Cabane, 2006.
• Faits : lecture courante à l’usage des grands débutants, Paris : Gallimard, 2002.
• Quelques faces visibles du silence, Paris : Échoppe, 2000.
• Assassinat d’un garde, Paris : Gallimard, 1998.
• Lettre à Antonio Saura: Traduit de judéo-espagnol, (éd. Bilingue), Paris : L’Échoppe, 1997.
• Trois nouvelles ( en collaboration avec Gérald Thupinier), Asnièressur-
Seine : Nitabah, 1993.
• L’Athlète de la nuit, Paris : Chandeigne, 1988.
• Je ne sais pas le nom, Paris : Gallimard, 1986.
• Hostinato Rigore (en collaboration avec Gérald Thupinier), Arles : Actes Sud, 1986.
• Voyage à Waïzata, Paris : les Éditeurs français réunis, 1976.
• Malestroit Chroniques du silence, Paris : Les Éditeurs français réunis, 1972.
• Galpa [Paris : Le Seuil, 1969 ], Paris ; Éditions Chandeigne, 2015.